La fille de Lui.
Je veux le tuer. Je veux qu’il meurt pour gagner enfin la Paix. Je veux qu’il souffre de mon ignorance pour lui face à sa souffrance. Qu’il se torde de douleur sans que cela ne m’atteigne. Il peut bien s’envoler de toutes façons, ça m’est égal.
Depuis le début, il m’ignore, me délaisse et parfois même m’oublie. Il m’a donné goût à la vie sans jamais l’entretenir, sans jamais essayer de lui donner une autre saveur. Il m’a fait et puis m’a posé là, dans le coin d’une rue, dans un détour de sa vie. Un peu comme on pose un poids pour s’en décharger, pour être un peu plus léger, un peu plus libre. Ce fardeau dont on languit le départ, c’est moi.
Je ne demandais pourtant pas de penser à l’inaccessible ni de rêver à l’impossible. Non, juste un peu d’amour et de rires sur les routes de voyages. Ne seraient-ce que quelques moments figés sur un vulgaire bout de papier afin qu’il n’oublie pas.
Pour toutes ces petites choses insignifiantes et pourtant tellement importantes, il va avoir aussi mal que moi. Je vais venger mon papa qu’il aurait dû être. Je ne suis que la fille de Lui, et je vais le tuer. Là, dans ma tête.Photo by No&Me, Naples, Italie.
” Raving way ” by Vince.