The most fucked up thing the universe can do to a person is send them the love of their life at the wrong time.
Month: December 2014
You can’t keep dancing with the devil and ask why you’re still in hell
Qui veut danser ?
Quatre ans ! Déjà quatre ans que je passe mes fêtes de fin d’année seule… Alors par seule, je veux dire bien entourée de mes amies, elles-mêmes en couple. Je m’étais donc cru bien installée dans mon célibat. Une vraie habituée de la chose, quoi ! Jusqu’à ce que l’on m’annonce, il y a quelques heures de cela, que je devais me faire accompagner à un bal…
Il s’agit d’une collecte de fonds pour la Fondation Rose et Blanc. Au programme Emeline Michel, Renette Désir et l’artiste de la Fondation… entendez par là le président de la République, Joseph Michel Martelly. Sweet Micky sur scène… un événement qu’on ne voit désormais qu’une fois l’an. Assez intéressant ! Téléphone en main, je me lance donc dans la quête au cavalier. Pas question de me présenter seule à une soirée de cette envergure et en cette période de l’année, en plus.
Jolie jeune fille, intelligente, bien mise, offre une carte de plusieurs dizaines de dollars en échange de quelques heures d’accompagnement. Je devrais avoir l’embarras du choix, pensai-je…
J’ai plutôt eu le choix de l’embarras, comme dirait un de mes profs. Cinq appels plus tard, me voilà contemplant mes cartes, me remémorant mes différentes ruptures, histoire de voir lequel de mes ex il me faudra appeler. Christophe ? Ah non, surtout pas celui-là ! La dernière fois qu’on s’était croisé, j’avais oublié de le saluer. Eric peut-être ? Oups, il n’est pas rentré pour les vacances cette année ! Junior alors ? Mais c’est qu’il espère toujours cette réconciliation qui ne viendra jamais… Je ne trouve pas mieux dans la section « Friendzone » de mon téléphone. Bon c’est que ceux qui s’y trouvent… y sont pour une raison !
« Te dwe gen on kote yo lwe nèg pou okazyon sa yo wi » lancai-je à mon meilleur ami d’un ton faussement enjoué. Mais lui non plus ne sacrifiera pas sa soirée pour me sauver. Pour sa défense, il me sort une liste de susceptibles de vouloir profiter de la carte que j’offre.
Me trouver un cavalier semble bien plus compliqué que marier Javotte – l’affreuse demi-soeur de Cendrillon, pour ceux dont l’enfance remonte à trop longtemps. Pendant quelques minutes je remets en question mes principaux choix sentimentaux des cinq dernières années. Et je n’arrive pas à les regretter. Non, je ne veux pas me résoudre à rentrer dans une relation juste pour pouvoir me pavaner au bras d’un homme dans les soirées mondaines. Je veux bien plus qu’un joujou à exposer sous les yeux de mes camarades. Mais surtout, au fil des années j’ai appris à aimer ma compagnie. Bien sûr, je serai ravie de faire quelques ronds dans les bras de quelqu’un ce soir mais si jamais je ne trouve personne, je danserai quand même jusqu’á épuisement. « I’m fine dancing alone! »… Comme dirait une certaine Olivia Pope !
Accompagnée à tout prix !
Les fêtes de fin d’année sont là. Bien entamées. C’est l’époque des sorties entre amis, mais surtout des sorties en couple. Les célibataires sont un peu laissés sur la touche, et se mettent entre copin(e)s pour s’amuser. Cependant, ce n’est jamais la même ambiance. Les fêtes de fin d’année sont mieux avec un jules flambant neuf (de préférence, parce que cela éveille la curiosité et la jalousie) pendant à nos bras. Alors faut-il à tout prix décrocher un homme ?
Je me souviens encore de mon Noël avec Julien… Non pas lui, il n’aimait pas les fêtes et était casse-pied. Avec Richard ! Oui ! Beau. Avec des muscles là où il faut. Intelligent. Amusant. Une jolie barre de chocolat au lait, bien carrelée. Désolée, les filles… Oui ! les fêtes, j’y reviens. C’était il y a huit ans. J’étais encore toute jeune, toute fraîche, toute naïve, avec de l’amour plein les yeux. Le rose était ma couleur préférée. Richard m’a fait une surprise et est venu célébrer les fêtes avec moi. Nous avons été au
réveillon organisé par les anciens de mon école. Malheur aux ratées qui viendraient seules ! J’y suis arrivée avec un retard calculé, roucoulant de bonheur aux bras de mon chéri. On était assorti (oui… je suis passée par là aussi, je suis humaine, vous savez !).
Cette soirée-la fut la meilleure de toute ma vie, car j’ai pu faire office de psy à mes « copines » qui se plaignaient de leur malchance de n’avoir pas rencontré le garçon qu’il faut et qui me disaient ouvertement qu’elles enviaient mon bonheur. Et cette nuit-là, je me suis promis que mes fêtes de fin d’année ressembleraient à celle-là. Je ne savais pas encore à cette époque qu’il y avait le facteur « aléas de la vie »…
Me voilà en 2011. Seule. En novembre, je me suis dépêchée de me rabibocher avec un de mes ex et lui a fait juré sur la tête de sa mère que l’on passerait les fêtes ensemble (bien sûr que j’exagère). Mais quelques jours avant Noël, nous nous sommes gravement disputés et j’ai passé Noël avec une fabuleuse bouteille de Merlot Californien 8 ans d’âge. Comme par ironie, le même nombre d’années depuis que j’ai connu de merveilleuses fêtes de fin d’année !
Alors je me suis mise à réfléchir sur ce qui était vraiment essentiel pendant les fêtes de fin d’année. Et j’ai fini par comprendre que cela ne dépend pas du tout d’un certain homme. J’ai un travail fabuleux, un bel appartement, une famille qui m’adore et des amis fantastiques. J’ai compris alors combien j’étais bénie d’avoir la vie que j’ai, et je me suis mise à être reconnaissante envers tant de bienfaits.
Mesdames, concentrons-nous sur l’essentiel. Je sais que pendant les fêtes tout le monde nous jette leur bonheur à la figure, tant les vrais amoureux baignent en plein « mer rose ». Cependant nous ne devons pas oublier un point essentiel : ne jamais faire dépendre notre bonheur d’une tierce personne. Nous devons être en accord avec nous-mêmes, nous aimer et toujours faire sortir le meilleur de nous-mêmes. En plus, ce sont les fêtes, permettez-vous d’embrasser un inconnu et mettez le tout sur le compte de l’alcool. Cela ne vous engage à rien !
Allo… Alpha 2… Roger. Non, Laurie, ne vient pas chasser ici. C’est mon territoire !
Gabrielle Jones