J’ai bu mon rhum-coca dans un verre à pied. Croyez-moi, j’en ai été la première offusquée. Je suis de celles qui s’assurent minutieusement de boire leur champagne dans des flutes. Ma bière, je la descends bien mieux dans une chope. Mon whisky, je le…. Nahh je ne bois pas de whisky.
Je disais donc… Ce n’est pas que j’avais une furieuse envie de boire. Certainement pas. J’avais déjà savouré un verre de vin rouge et en d’autres circonstances cela m’aurait bien suffi. Mais je me suis rappelée que mon nouveau statut justifiait justement bien quelques excès. Un verre de plus? Mais oui, je pouvais me le permettre. Oh du rhum, en plus ? Bien sûr que je le pouvais. Personne ne pourrait m’en blamer. “Oh la pauvre, elle le mérite bien”, devraient dire les plus sévères mal-parlants. Pas que je me préoccupe vraiment des dires de ces derniers. De toute façon, je suis bien en train de compléter la liste des comportements clichés qu’adoptent les gens de mon état. J’ai recommencé avec le sport hier. J’ai fait la cuisine ce matin. J’ai aussi eu de la crème glacée ce soir. Quoi de mieux pour compléter ces dernières 72 heures qu’un verre de trop, pris de plus dans le mauvais récipient ? Oui, je suis malheureuse. J’ai le cœur brisé. Et j’ai décidé de vivre pleinement mes chagrins d’amour. Une réponse un peu brusque, un verre de trop, un peu trop de fougue dans mes occupations de tous les jours… Je peux me permettre tout ça. Je ne lui enverrai pas un carton de remerciement, mais rien ne m’empêche d’en profiter. Et si je pouvais en tirer quelques jours de congé, ce serait le rêve, non? Mais je sais c’est pas gagné d’avance. Je me contenterai donc de siroter mon cocktail dans un verre à vin…