Oui oui, qu’elle garde son trône, ses ennemis, et ses guerres aussi. Moi, dans une autre vie, j’aurais voulu vivre en Haïti. L’Haïti de jadis. Celle où l’on faisait la fête jusqu’aux petites heures du matin sur le Bicentenaire. Celle où l’on dansait toute la nuit à Cabane Choucoune, la Cathédrale de la musique, comme feu Joe Trouillot l’appelait.
Au lieu d’aller travailler à la rue du centre comme je le fais maintenant, je m’y serais plutôt rendue pour danser au son de la musique de « Jazz des jeunes ». L’amoureuse de musique latine, du tambour et des chansons traditionnelles que je suis aurait tellement profité de cette époque.
Quand Ti Roro, Jérémie et Ti Marcel jouaient au tambour, que la cubaine Celia Cruz animait les soirées et faisait salle comble au Théâtre De Verdure aussi bien qu’à Cabane Choucoune, que la jeune Emerante de Pradines chantait et dansait, que Martha Jean-Claude, Lina Mathon Blanchet, Lumane Casimir comblaient le public… Ahhh m t ap danse Kongo jis tan kò m fè m mal !
C’est que même dans une autre vie, je t’aurais choisi, toi, mon cher pays. Merci encore à Frantz Voltaire de m’avoir fait découvrir cette époque qui m’aurait si bien convenue à travers « Sòti nan Mereng rive nan konpa Dirèk », un documentaire que je recommande !
N.B : Ce texte a été écrit en avril 2015. Je l’ai retrouvé par hasard sur mon iPod. Difficile de croire que je ne l’avais jamais publié.