Lifestyle

Un été vraiment pas comme les autres !

Il y a de cela quelques mois, j’ai fait une découverte qui, à défaut de changer ma vie, me marquera sans doute à jamais (littéralement, hein). On est un dimanche. Couchée sur le dos, les pieds plaqués au mur, je recherche désespérément les résultats de mes dernières semaines de travail assidu avec mon coach. Ça fait près de deux mois que j’ai lancé l’opération « Pran laru Pòtoprens toutouni » et honnêtement, je ne pense pas avoir perdu ne serait-ce qu’un cm de ventre. Frustrée, je palpe mon ventre à la recherche d’une quelconque explication. Une explication que je n’espérais pas trop trouver, jusqu’à ce que je croie sentir une masse sous mes doigts. Aurais-je mal fait mes exercices ? Peu probable. Je fais entièrement confiance à mon coach. Je décide donc de voir mon médecin dès le demain. Parce que moi, ce beach body, je le veux !

IMG_0946
Crédits : Charly Amazan

La sono m’éclaire bien vite. Rien à voir avec mes exercices. En fait, je suis simplement malade. Rien de particulièrement grave. Juste une de ces maladies qui ne cessent de gagner en popularité ces dernières années. Je ne sais pas si je dois me sentir soulagée ou si je dois paniquer. Mais sur le moment tellement de choses semblent prendre tout leur sens. Ma prise de poids aussi soudaine qu’incontrôlable et ce ventre qui devient de plus en plus gênant malgré les diètes les plus sévères… Je mets même mes sautes d’humeur sur le compte de cette maladie qui quelques années plus tôt en avait fait voir de toutes les couleurs à ma mère. Non, elle n’est pas héréditaire, insiste le médecin, mais ça ne suffira pas pour m’ôter de la tête que c’est de là qu’elle me vient. Pour moi, c’est la seule explication logique.

Le temps que je me fasse à l’idée que je n’étais plus en aussi bonne santé que je le croyais, il me fallait déjà prendre une décision. J’avais certes découvert l’anomalie assez tôt, mais dans ma situation, aucun médicament ne pouvait m’aider. Je n’avais qu’une option : l’intervention chirurgicale. Je ne sais pas si c’est différent dans les autres cultures, mais d’après ce que j’ai constaté, les opérations, nous Haïtiens ne les aimons pas vraiment. Et bien sûr, je ne suis pas l’exception qui viendra confirmer cette règle. Peut-être est-ce la raison pour laquelle je consulte quatre spécialistes – qui, soit dit en passant, me font tous le même diagnostic – faisant traîner le dossier pour plus d’un an. Puis, vint la recherche du bon moment car l’intervention exige un repos de plusieurs semaines. L’étudiante finissante que je suis ne peut abandonner ses cours du jour au lendemain. Oui oui, toutes les raisons sont bonnes pour retarder le moment de passer sous le bistouri !

Mais je ne peux pas éternellement éviter ce passage obligé. Finalement, je décide que l’été est le bon moment. Le début de l’été idéalement. Mais entre imprévus et moments de pure panique, tout est finalement arrangé pour la fin de l’été. J’ai la chance de profiter des vacances autant que je pouvais me le permettre quand on sait que mon corps n’était plus dans l’état dans lequel il devrait être depuis un moment déjà. Outre la gêne que ma maladie me procurait, il me fallait aussi supporter les commentaires que certains faisaient fort souvent sans aucun tact sur ma morphologie. Mais il me faudrait encore plus que ça pour que je souhaite me précipiter sur la table d’un chirurgien. Je voulais jouir de ces journées d’été comme si chacune serait ma dernière sur cette terre. Je voulais être prête autant économiquement que psychologiquement pour cette expérience que ma famille redoutait autant que moi, sinon plus. Et tout ceci aidant, je pourrais bien dire que j’ai fini par passer un des plus beaux étés de ma vie. Un été définitivement pas comme les autres !

Advertisement