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« Mur Méditerranée » – Louis-Philippe Dalembert

vers une traversée des plus mouvementées !

Je vous le dis tout de go, ce ne fut pas une lecture facile. Ce n’est pas un de ses livres qu’on lit en diagonale avec la télé ouverte et l’esprit ailleurs. « Mur Méditerranée » de Louis-Philippe Dalembert nécessite un certain niveau de concentration en raison de l’écriture assez soutenue, du sérieux du sujet qui y est traité et de la complexité de l’histoire.

« Mur méditerranée » de Louis-Philippe Dalembert est disponible en format poche et en grand format aux deux librairies La Pleiade. Photo : Stanley Alexandre

Le livre commence avec les personnages Semhar et Chochana et bien vite on va arriver à leur rencontre avec Dima, troisième personnage principal de l’histoire. Mais ce n’est qu’une mise en contexte. Une fois qu’on aura fait connaissance avec ces trois dames, l’auteur va nous permettre de découvrir l’histoire de chacune d’entre elles. À tour de rôle.

On commence avec Chochana, Nigériane pour laquelle les parents nourrissaient de grands rêves. La sécheresse qui sévit dans sa région va vite avoir raison des grands projets de la famille. Avec quelques amis et son petit frère, la jeune femme décide de partir chercher un mieux-être ailleurs. Pourquoi pas en Europe comme bien d’autres avant elle ?

Le Chalutier est bien sûr au centre de « Mur Méditerranée ». Photo : Henry Ridje

Dalembert, après nous avoir ramenés au point de départ, en l’occurrence le chalutier à bord duquel les trois dames se retrouvent, remonte le chemin parcouru par Semhar, originaire de l’Erythrée.

Tandis qu’elle complète le service militaire obligatoire et à durée indéterminée imposé par le gouvernement, Semhar se laisse convaincre par son amie qui lui propose de partir. Sans même avertir ses parents, ce petit bout de femme déterminée et réaliste embarque pour une périlleuse aventure avec son amie et le fiancé de cette dernière. Direction l’Europe !

Puis vient l’histoire de Dima, bourgeoise syrienne, mère de famille, la trentaine avancée. Avec son mari et ses deux enfants en bas âge, elle se résout à fuir Alep, sa ville natale, où la guerre fait rage. Une décision difficile pour celle qui semblait tout avoir et qui jamais n’aurait envisagé un tel bouleversement dans sa vie.

Les deux Africaines sont dès le départ conscientes du danger vers lequel elles embarquent. Mais rien ne les avait préparées à l’horreur qu’elles vont vivre au cours de ce périple où elles perdent la notion du temps, les yeux rivés sur leur destination finale alors que l’instinct de survie prend le dessus. La Syrienne, qui avait même pendant un moment imaginé qu’elle pourrait laisser son pays par la voie légale, va devoir s’adapter et subir des traitements qu’elle ne juge pas appropriés à son rang et, pire, d’autres qui sont tout simplement inhumains.

Pour la première fois de ma vie, j’ai décidé d’annoter un livre. J’ai utilisé des #StickyNotes et un cahier pour prendre des notes. Photo : Henry Ridje

Cet ouvrage a pour sujet principal la migration. Il met aussi l’accent sur les différences culturelles, fait une grande place à la religion, laisse ressortir les préjugés raciaux et passe à pieds joints sur tout ce qui ne se rapporte pas à ces thèmes. Ainsi, les sévices auxquels sont soumis les passagers sont décrits avec beaucoup de pudeur, mais aussi superficiellement. Difficile aussi de s’attacher à un personnage, car leur caractère n’est pas particulièrement approfondi. Pas question vraiment d’aller creuser trop loin et de s’éloigner des thèmes principaux.

Aussi, dans ce récit, les femmes ont la part belle. Les hommes, bien présents au départ, perdent de leur superbe ou disparaissent tout simplement au fil de l’histoire pour laisser le contrôle aux dames.

Il est évident que cet ouvrage n’a pas été écrit sur un coup de tête. Inspirée d’une histoire vraie, « Mur Méditerranée » a dû nécessiter un important travail de recherche. Louis-Philippe Dalembert, professeur, premier écrivain haïtien titulaire de la chaire d’écrivain invité à l’université parisienne Sciences Po, nous a une fois de plus offert un livre universel traitant d’un sujet qui traverse les frontières. Un peu littéralement….

« Mur méditerranée » de Louis-Philippe Dalembert est disponible en format poche et en grand format aux deux librairies La Pleiade. Photo : Stanley Alexandre
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Lives en folie 2020 : Daffreads vous suggère…

D’abord, je suis une incontournable de Livres en folie. Je suis aussi catholique, mais depuis quelques années, la Fête-Dieu a surtout rimé avec Livres en folie pour moi. Cette grand-messe de la littérature haïtienne s’est imposée dans mon agenda depuis fort longtemps. En fait, il faudrait remonter aux jours où mes principales sorties annuelles se limitaient à la Famille Saint-Louisienne et à Livres en folie. Au temps où Cercle Bellevue abritait encore l’événement. Bien avant que je ne commence à travailler pour le groupe Nouvelliste il y a de cela près de dix ans…

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Au travail à Livres en folie 2018 Crédits : Bernard Delva

Pour cette année, je n’ai pas eu de lettres à mettre à jour ni à distribuer, mais plutôt un nombre considérable d’affiches à publier. Non, je ne m’en plains pas. J’ai surtout une pensée spéciale pour le graphiste. Dire que je le connais… Mais plus important encore, je salue l’initiative des organisateurs de cette foire qui est à sa 26e édition. Ces derniers temps, plus que jamais le livre, s’est révélé important. Et je suis contente de n’être pas la seule à s’en rendre compte.

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Puis avec mes achats du jour…

Ah oui, le livre nous a bien accompagnés au cours de ces derniers mois. Honnêtement, pendant les premières semaines du confinement, j’ai lu. Beaucoup lu. Lu jusqu’à épuisement… À côté de mes heures de télétravail, où soit dit en passant je lisais ou écrivais, je n’avais pas d’autres véritables occupations.

Alors, oui, j’ai accueilli avec moult reconnaissance cette occasion un peu inespérée qui m’est offerte de regarnir ma bibliothèque. Je suis certes de ceux qui prennent plaisir à feuilleter un livre, à lire et relire sa quatrième de couverture avant de l’acheter. Mais je suis prête à faire mille et une concessions, coronavirus oblige.

Après avoir regardé scrupuleusement les (vraiment innombrables) publications de Ticket, je suis rapidement arrivée à une conclusion. Pour moi ce sera avant tout « Plantes médicinales d’Haïti » de Marilise Neptune Rouzier – en ces temps vous conviendrez que mon choix est tout à fait justifié –, puis « Rosalie l’infâme » et « Désirée Congo » de Evelyne Trouillot, l’invitée d’honneur de cette année. La juriste et politologue en moi ont réclamé « Les amendements dans l’histoire constitutionnelle d’Haïti » de Mirlande Manigat ; « Corbeille législative des femmes haïtiennes » et les deux livres du « Code monétaire et financier » de Max Étienne et aussi « Dans l’enfer du Parlement » de Jerry Tardieu.

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Sinon, je vous conseille aussi « Les bas-fonds de la mémoire », de Louis-Philippe Dalembert ; « Trujillo : la mort du dictateur » de Bernard Diedrich et « Femmes Haïtiennes : 60 parcours d’exception » que je possède déjà ; et aussi « Albert Buron (ou profil d’une « élite » tome I) ; et finalement « Sonson Pipirit (profil d’un homme du peuple) », que je compte lire prochainement.

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Vous avez jusqu’au 14 juin pour compléter vos achats sur http://www.livresenfolie.com.

Book Reviews, DaffReads, Textes déjà publiés

« L’exil vaut le voyage », nous dit Dany Laferrière

Après « Autoportrait de Paris avec chat » et « Vers d’autres rives », Dany Laferrière propose aux amis du livre un autre ouvrage écrit à la main, « L’exil vaut le voyage ». Paru aux Éditions Grasset le 18 mars 2020, cette autobiographie dessinée aborde l’exil sous un autre angle. Sous la plume de l’Académicien, ces pérégrinations forcées cessent d’être entièrement lugubres pour devenir des expériences dont on doit profiter de chaque seconde.

Avec son tout dernier roman, « L’exil vaut le voyage », l’écrivain canadien d’origine haïtienne revient sur son expérience personnelle avec l’exil. Journaliste, Windsor Klébert Laferrière, devenu Dany Laferrière, a été contraint de quitter Haïti à l’âge de 23 ans après que son ami eut été tué. Montréal, Paris et Miami, entre autres, ont été des terres d’accueil pour celui qui a été élu au deuxième fauteuil de l’Académie Française en décembre 2013. Et le récit dessiné de 400 pages de textes écrits à la main revisite tout ça.

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On y découvre aussi son processus d’adaptation – qu’il illustre dans une vidéo publiée sur la chaîne YouTube de Grasset par le passage de la mangue à la pomme, les lieux qu’il a fréquentés, les auteurs qui ont peuplé son quotidien… L’emphase est mise sur le côté positif de l’expérience. « Ce n’était pas une punition, mais une récréation », affirme l’écrivain qui reconnaît néanmoins que sa perception de ce saut obligé vers l’inconnu aurait pu être différente si à l’époque il avait 50 ans plutôt que 23 et des enfants par exemple. Lisez la suite de l’article sur Ticket

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Mémoire de mes putains tristes, Gabriel García Márquez

Je ne vais pas essayer de prétendre le contraire : C’est tout simplement le titre de cet ouvrage qui a retenu mon attention. J’ai d’abord pensé à « Les immortelles » de Mackenzie Orcel le seul livre parlant de prostituées que j’avais lu en le retirant des étagères de la librairie La Pleiade. Puis je l’ai feuilleté. Peu de pages. Et de grands caractères. Tentant… Le prix, pas tant que ça !

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Et c’est alors qu’est entré en compte le dernier, mais pas des moindres, détail : il s’agit d’un titre de Gabriel Garcia Marquez, cet auteur hispanophone adulé… Celui-là même avec lequel j’avais récemment fait connaissance. Finies les hésitations, vers la caisse je me suis dirigée d’un pas résolu !

Ce fut comme je l’avais supposé une lecture rapide. Assez facile aussi du reste. Résumé ? Pour ces 90 ans, le narrateur veut retrouver un coup de jeunesse. Pour ce faire, il s’adresse à Rosa Cabarcas qui tient la maquerelle du coin et lui demande de lui trouver une jeune vierge. L’entreprise est assez difficile, mais la dame arrive à lui dégoter une pucelle de 14 ans qui l’attend le soir même de son anniversaire dans une chambre du bordel. Il la retrouve nue, endormie…

Et de là l’histoire prend un autre tournant. On arrête tout simplement de voir ce vieux journaliste qui se présente déjà comme un véritable raté comme le vieux pervers qui veut se faire une enfant capable d’être son arrière-petite-fille.

Ce qui ne devait être qu’une aventure d’un soir se poursuit et n’évolue surtout pas dans le sens qu’on s’y attendait. C’est plutôt un bref tour de certains sujets tabous, des questionnements sur l’âge, le temps, le sexe, la morale… Et je n’en dis pas plus car ce petit roman mérite bien que vous y jetiez vous-même un coup d’œil !

 

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Et si on parlait de mon auteur préféré ?

Mary Higgins Clark, qui était aussi connue comme la « reine du suspense », est décédée à l’âge de 92 ans, le 31 janvier 2020. Elle a publié une cinquantaine d’ouvrages qui se sont écoulés à cent millions d’exemplaires du temps de son vivant. Son tout dernier roman policier, « Kiss the girls and make them cry », a été publié en 2019. Et bien sûr, il fait partie de ma collection !

 

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Crédits : Frederick Alexis

J’ai découvert Mary Higgins Clark en 2006. J’étais encore au secondaire et c’est Winnie Gabriel, ma voisine de table à l’époque, qui m’a introduite à l’œuvre de celle qui allait au fil des ans devenir mon auteur préféré. Winnie m’a passé « Ce que vivent les roses ». Elle l’avait emprunté d’une bibliothèque et je devais lire le livre rapidement pour qu’elle puisse le retourner. Je n’ai pas eu à faire de grands efforts pour cela. L’ouvrage m’a séduite dès les premières pages.

En continuant à lire Mary Higgins Clark, j’ai rapidement compris qu’il y avait toujours une femme au centre de ses histoires, qu’il s’agisse d’une journaliste, d’une avocate ou encore d’une femme politique. J’ai aussi aimé le style d’écriture léger, épuré… Sans rien qui puisse choquer avec toujours un brin de romance. Il est certes questions de meurtre, mais on n’y retrouve rien de particulièrement sanglant.

 

À ce jour, ma collection personnelle compte 39 livres de Mary Higgins Clark. 31 de ses 38 romans policiers (Je ne suis pas arrivée à retrouver 4 de ceux que j’avais achetés. Ils ont sans doute dû se retrouver entre de mauvaises mains…) ; la totalité de la série Suspicion qu’elle a co-écrite avec Alafair Burke ; 2 de ses 4 recueil de nouvelles ; 1 des 5 romans qu’elle a co-écrits avec sa fille Carol Higgins Clark.

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Crédits : Frederick Alexis

Je m’étais habituée à voir ma collection augmenter au fil des années. Et j’ai encore du mal à croire que « Kiss the girls and make them cry » est le tout dernier Mary Higgins Clark. Histoire de me faire une raison, je pense bien que je vais prendre le temps de relire certains titres qui m’ont particulièrement marquée comme « Ce que vivent les roses », « Le démon du passé », « La maison du guet » ou encore « La Clinique du Docteur H. » que j’ai racheté récemment. Et qui sait, peut-être finirai-je tout simplement par faire acquisition de l’intégralité de l’œuvre de Mary Higgins Clark !

 

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« Mémoires mortes », Patricia Cornwell ou le livre qui m’a fait sortir mon shaker !

Résumé

Beryl Madison, jeune auteure à l’avenir prometteur, est assassinée à son domicile. Elle recevait des menaces téléphoniques d’un dérangé mental et on apprendra par la suite qu’elle s’apprêtait à publier ses mémoires dont le contenu pouvait nuire à plus d’un dont son mentor Cary Harper. Le Dr Scarpetta devra donc tirer du cadavre lacéré de coup de couteaux de la jeune femme et de la scène de crime morbide à souhait les réponses à ses mille et une questions. Son enquête menée avec le support de l’inspecteur Marino s’étendra sur plusieurs semaines et mettra même leurs vies en danger par moments. L’arrivée impromptue de Mark, ex petit ami de Kay, et la mort d’autres personnages importants du récit sont autant de faits qui retiennent l’intérêt au fil de la lecture de ce livre.

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Crédits : Kalule Celestin

J’ai découvert ce livre dans le « story » d’une jeune femme que je suis sur Instagram. Elle avait partagé le résumé du livre qui m’a tout de suite plu. Je lui ai rapidement fait un DM et elle a offert de me le passer.

Le format me convenait. Environ 300 pages. Mais la dimension des caractères – carrément minuscules – m’a tenue éloignée du livre pendant au moins 3 jours. J’ai dû relire cette fameuse quatrième de couverture qui m’avait initialement attirée plusieurs fois avant de me décider.

Et si j’hésitais encore au tout début de ma lecture, l’auteure a su me convaincre entièrement dès le premier chapitre en faisant l’éloge de notre Barbancourt national. « Le barbancourt est un régal », peut-on lire à la page 22. Il n’était bien sûr plus question que j’arrête la lecture d’un livre pareil !

On rentre tout de go dans l’histoire et le suspense demeure jusqu’à la fin. Même quand, à quelques chapitres de la fin, on apprend l’identité du meurtrier, il faudra réussir à le trouver et comprendre son modus operandi.

Un polar plutôt sanglant avec moult détails autant sur les meurtres que sur les cadavres et une quantité impressionnante de termes techniques. Pour cause, l’héroïne, Kay Scarpetta, est médecin expert général… J’ai aussi apprécié cette ultime conversation du Dr Scarpetta et de l’inspecteur Marino qui a permis d’éclaircir tous les points d’ombres de ce livre qui met aussi l’accent sur les troubles mentaux.

Et maintenant, la dernière page tournée, je n’ai qu’une envie : me faire un rhum-Tonic à base de Barbancourt ! Il en serait de même pour vous aussi, si comme moi vous aviez lu la page 274 de « Mémoires mortes » de Patricia Cornwell !

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Superbe rencontre avec la plume de Gabriel Garcia Marquez

Résumé : Une fête comme on n’en voit pas souvent. Un mariage des plus grandioses. Mais, sacrilège, la mariée n’est pas vierge ! Elle est ramenée chez ses parents avant même que les fêtards n’aient commencé à cuver leur vin. Une honte à nulle autre pareille, on en convient. Pressurée de toute part, la jeune fille finit par confier à ses proches que cet état de fait est l’œuvre de Santiago Nasar. Sans rien attendre, ses frères décident de laver son honneur en mettant fin aux jours du coupable. Pendant des heures, les jumeaux Vicario s’assureront de faire connaître à tout le village comment ils comptent tuer Santiago Nasar à coups de couteaux. L’intéressé est l’un des derniers à être informé du sort qui lui est réservé et auquel il ne pourra pas échapper.

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Crédits : Pierre Michel André

Impressions personnelles :

Vous pensez sans doute qu’avec un résumé pareil j’ai tué tout suspense pour vous. Eh bien figurez-vous que de suspense il n’y en a jamais vraiment eu dans ce livre. Dès les premières pages vous apprendrez le nom de la victime, l’identité des coupables et la raison qui a motivé le crime. Cette chronique vous fera par contre remonter un peu le temps pour revivre les heures et même les jours qui ont précédé le tragique événement en vue de comprendre les motivations des différents personnages et quelque peu mesurer la portée de valeurs comme l’honneur ou encore le poids de la fatalité quand elle est ancrée dans les croyances d’un peuple. « Chronique d’une mort annoncée » fait aussi un clin d’œil à la situation post-tragédie, toujours histoire d’expliquer comment un crime annoncé avec autant de véhémence n’a pas pour autant pu être évité. Et malgré tout ça, je me suis surprise à tourner fébrilement les pages, curieuse de découvrir le dénouement de l’action, mais aussi espérant que l’inévitable serait miraculeusement évité…

Aussi, les âmes sensibles devraient peut-être s’abstenir, hein ! Entre la description de l’autopsie pratiquée sur le cadavre de Santiago Nasar et le récit de l’assassinat en soi, je ne saurais dire ce qui m’a le plus secouée. Précisons que j’essayais de manger un peu quand j’ai lu la première et, bien sûr ça m’a carrément coupé l’appétit. J’ai eu envie de me couvrir les yeux comme je le fais quand il y a des scènes trop violentes à la télé. Et j’ai tâché de brider mon imagination le plus possible.

Sinon, pour moi, c’était une superbe rencontre avec la plume de Gabriel Garcia Marquez !

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2019 : entre bilan et perspectives…

On va commencer par dire que pour 2018, j’ai lu bien plus que je n’ai écrit ! Alors quand on ne compte pas ces multiples longs paragraphes que j’ai dû envoyer à certaines personnes et toutes ces notes que j’ai prises pour des textes que je n’ai finalement pas écrits… Une chose est pourtant sûre, ceux qui me suivent ici n’ont pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. Aussi, je me suis sentie un tantinet coupable en renouvelant mon plan avec WordPress au début du mois de décembre. Je reviens tout de même vers vous avec d’autres plans et promesses.

Crédits : Bernard Delva Location : Bibliothèque Michèle Tardieu

Pour 2018 j’avais fixé la barre plutôt haut. Trop haut en fait. J’espérais lire 60 livres. Mais j’ai dû me rendre à l’évidence bien vite : il n’était pas possible d’être une salariée et une étudiante à plein temps et d’arriver à lire un livre par semaine avec 8 « degi » … En fait, je ne suis arrivée à en lire que 29. Même pas la moitié. Quelle déconvenue ! Néanmoins, certains ont été particulièrement inspirants et m’ont laissé une certaine satisfaction malgré ma déception d’être tombée aussi loin de mon objectif premier.

Le top 10 de mes belles lectures de 2018

1. « We’re going to need more wine », Gabrielle Union. C’est le premier livre que j’ai lu pour l’année. Et je n’aurais pu faire meilleur choix. J’ai d’abord vu sous un autre angle cette actrice que j’avais toujours adulée, surtout avec son rôle dans « Being Mary Jane ». J’ai adoré rentrer dans son quotidien, son intimité. Soudainement, elle devenait humaine. Je me suis même un peu retrouvée dans certaines de ses expériences personnelles. Je recommande défininitement cet ouvrage qui m’a portée à changer mon regard sur bien des choses.

2. « milk and honey », Rupi Kaur. Ce n’est pas juste un de ces ouvrages populaires. Bien que je concède l’avoir acheté juste parce que des citations de Rupi Kaur avaient envahi mon timeline. Mais je n’ai pas eu à regretter mon choix. J’ai traversé en un tour de main les 4 sections de l’ouvrage : « The hurting », « The loving », « The breaking », « The healing ». Et je ne compte pas le nombre de fois que j’y suis retournée en quête d’un passage qui traduirait exactement mes sentiments du moment.

3. « Les dix petits nègres », Agatha Christie. J’avais lu ce livre il y’a de cela plusieurs années. Mais, bien que je connaissais déjà la fin, j’ai pris plaisir à relire cet ouvrage que je considère comme un véritable chef-d’œuvre d’Agatha.

4. « Pwomès », Lyonel Trouillot. Depuis que je les ai découverts, les poèmes de Trouillot sont devenus une addiction pour moi. Je les lis et relis. Je ne m’en lasse pas.

5. « Crazy Rich Asian », Kevin Kwan. Mon voyage en Asie à travers la trilogie de Kwan, un total de 1564 pages, a été un événement marquant de mon année. Une lecture facile, rafraîchissante, instructive et carrément hilarante par moments.

6. « Le désir est un visiteur silencieux », Emmelie Prophète. C’est la première fois que je lisais un livre d’Emmelie Prophète et je n’ai pas été déçue. j’ai adoré me retrouver dans cette rue ordinaire de Martissant et me plonger dans la vie de Claudette, de la mère de cette dernière et de ses voisines.

7. « Cris du cœur », Labrune Mainsour. J’ai aimé la diversité retrouvée dans ces 16 nouvelles. Il s’agit certes d’histoires de femmes, mais j’ai eu un peu l’impression qu’elles s’attaquaient chacune à une facette de la vie de la femme.

8. « We should all be feminist », Chimamanda Ngozi Adichie. Je ne me clame pas féministe à tort et à travers. Mais 30 ans déjà que je suis de sexe féminin, ce serait bien con de ma part de ne pas supporter ma cause. Ce tout petit livre a mis l’accent sur bien des choses qui m’ont révoltée au cours de ma jeune vie et a renforcé ma volonté à vouloir bouleverser l’ordre actuel des choses.

 9. « Écorchées vivantes », sous la direction de Martine Fidèle. Je ne suis pas trop fan des recueils de nouvelles regroupant le travail de plusieurs auteurs. Mais celui-là a été une exception. J’ai apprécié ce moment d’intimité avec ces femmes qui tour à tour m’ont dévoilé un pan de leur vie.

10. « Onze Minutes » Paulo Coelho. J’ai trimballé ce livre avec moi pendant des semaines, ou peut-être même des mois, sans arriver à lire plus d’une dizaine de pages. Puis, sans que je ne m’explique trop ma motivation, je l’ai recommencé plus d’un an plus tard. Et là, je l’ai littéralement dévoré en moins de 48 heures. La fin n’était pas trop à mon goût, mais c’est de loin mon Paulo Coelho préféré.

Fort de si belles expériences livresques, je ne peux que démarrer 2019 du bon pied. J’ai revu mes objectifs à la baisse cette année, côté quantité. Mais j’espère bien que du point de vue de la qualité, j’irai bien au-delà de tout ce à quoi j’aurais bien pu m’attendre. J’espère lire 40 livres cette année, dont 15 non-fictions. 3 livres par mois et 4 bonus. Les livres de janvier ? « The ex », Alafair Burke, « The wife », Alafaire Burke (pi rèd) et « Becoming », Michelle Obama. Et vous, quelles sont vos perspectives ? Que lisez-vous en ce premier mois de 2019 ?

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Retour sur : Limena (sous la direction de Gary Victor)

Je dois l’avouer, j’ai entamé cet ouvrage avec de nombreuses appréhensions. Pour commencer, j’ai eu l’impression d’avoir été arnaquée après l’avoir acheté. J’ai en effet cru acheter un titre de Gary Victor plutôt qu’un livre réalisé sous la direction de cet auteur qui a marqué mon enfance avec d’abord le feuilleton « Djamina », que publiait Le p’tit Nouvelliste, et des romans comme « Le diable dans un thé à la citronnelle » et « À l’angle des rues parallèles », que je souhaiterais d’ailleurs relire maintenant que je suis susceptible de mieux comprendre ces histoires.

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Crédits : Charly Amazan

Je voulais donc en quelque sorte renouer avec le Gary de mon enfance. Et mon choix s’est porté sur « Limena » tandis que je scrutais la liste des ouvrages disponibles à la 24e édition de Livres en folie. Je devrais peut-être vérifier à nouveau, mais je ne pense pas que sous la direction de était mentionné sur la liste aux côtés du nom de Gary Victor. Ce n’est qu’une fois le livre payé, puis livré que je me suis rendu compte de ma méprise. Et bien sûr, il était déjà trop tard.

Puisque j’ai transformé en porte-documents « PetroCaribe : mon combat pour la reddition de comptes », l’ouvrage du sénateur Youri Latortue que j’avais commencé à lire, je me suis tournée vers « Limena ». Je ne saurais dire si mes appréhensions initiales en sont la cause, mais vraiment j’ai eu du mal à aller au bout de ce recueil de nouvelles.

Entre les brusques transports dans le temps, les passages inattendus du discours direct au discours indirect, les cassures entre les paragraphes et ces conclusions qui vous laissent sur des histoires non finies, je ne sais plus trop ce qui m’a le plus dérangé. Toutefois, en gros, des 6 nouvelles, la première « Edna » de Edna Jean, m’a laissé une assez bonne impression et je relirais volontiers « Le fantasme de l’aspirateur » de Marie Flore Morett.