
Je suis rentrée dans une librairie aujourd’hui ! Je crois bien que la dernière fois que j’avais mis les pieds dans un endroit pareil avant cet après-midi remonte à près de deux ans. Alors ça, c’est quand je ne compte pas tous ces « bookstore » dans les aéroports où je me suis arrêtée à chaque fois que j’ai eu à prendre l’avion et desquels je ne suis jamais ressortie les mains vides ! Mais aujourd’hui, tout est différent. Pour commencer, je suis sortie de chez moi avec pour principale destination une librairie, n’importe laquelle.
Pendant les premiers instants, je me sens comme dans une cabane d’Alibaba. Cette petite librairie que je visitais une fois par semaine quand je travaillais à Pétion-ville me parait toute changée aujourd’hui. Je ne sais où commencer. Mais une employée me propose son aide et du coup je me suis rappelée mes objectifs.
En fait, je suis sortie de chez moi avec l’intention d’acheter un livre, deux peut-être. Premièrement, il me faut un roman de Dany Laferrière. Je m’étais toujours dit que je ne pouvais pas être aussi fière, entre guillemets, de notre académicien et ne pas posséder ne serait-ce qu’un seul de ses ouvrages. De plus, ce 13 avril ramène l’anniversaire de l’auteur et je voulais en quelque sorte nous faire à tous deux un cadeau. Ainsi, j’ajouterais à ma collection de livres un ouvrage d’un des écrivains haïtiens les plus célèbres à l’étranger et je supporterais l’artiste en évitant de me contenter d’emprunter une de ses œuvres à un ami. Plutôt bien pensé, non ?
Parallèlement, je m’étais aussi rappelé ce recueil de poèmes de Lyonel Trouillot que j’avais feuilleté il y a de cela plus de 5 mois. Je l’avais particulièrement aimé. Aussi, quelqu’un dont j’apprécie généralement le jugement m’a dit récemment que de Trouillot, il fallait surtout lire les poèmes. Les deux auteurs se retrouvent dans le même rayon et c’est là que commence mon exploration.
Je n’hésite pas longtemps sur lequel des livres de Laferrière je veux acheter. C’est qu’il y a ce titre qui m’attire : « L’art presque perdu de ne rien faire » ! Comment aurais-je pu résister à un titre pareil ? En plus, en prélude à ce long weekend ce livre me rappelle mes intentions. Il me fallait l’acheter, simplement. Et c’est ce que je fais. Ensuite, je me lance à la recherche des fameux poèmes de Trouillot. Je ne les trouve pas. Il y a certes d’autres livres de Lyonel Trouillot, mais là il me faut un recueil de poèmes ou rien du tout. Déjà que j’ai sur ma table de chevet deux autres livres de cet auteur que je n’ai jamais ouvert en trois ans…
On aurait pu être tenté de croire que ma visite à la librairie allait s’arrêter là. Mais, c’aurait été mal me connaître. Je me sens dans mon élément et il n’est pas question que je parte ! J’ai comme un besoin urgent de visiter les autres rayons et de faire un coup d’œil à mes auteurs favoris. Je vois d’abord ce roman de Marc Levy « Mes amis mes amours ». Je lui résiste. Peut-être sera-t-il encore là à ma prochaine visite…
Puis, je m’arrête près des romans de Paulo Coelho. Ce dernier ne fait pas partie de mes auteurs favoris. Mais j’entends ses louanges à longueur de journée et par moment, je me dis que je devrais peut-être faire un effort pour apprécier son travail. Jusqu’à présent, je n’ai lu que deux de ses livres, enfin 1 et demi pour être tout à fait honnête. Il ne m’a pas charmée. En fait, je crois bien que son « Adultère » m’est resté en travers de la gorge. Néanmoins, je tente de reste positive. Je finirai par trouver un Paulo Coelho que j’aimerai, mais pas aujourd’hui !
Mes pas me conduisent par la suite au rayon des romans policiers. Mon monde ! J’ai vraiment du mal à déposer cette compilation de nouvelles regroupant plusieurs aventures de Hercule Poirot… Ah, me lasserai-je jamais d’Agatha Christie ? Un peu plus loin, je retrouve les Mary Higgins Clark. De tous les ouvrages exposés, il n’y a qu’un seul que je ne possède pas encore. Il n’est pas question que je reparte sans lui. Et ma collection passe à 36. Youpi !
Je ne suis toujours pas disposée à repartir. Pour boucler ma tournée en librairie, je me dis que j’ai besoin d’un brin de romance, de rêve et de folie dans ma vie. Je me dirige donc vers les « Harlequins ». Dans la série Passion, je trouve ce qu’il me faut. Dans le résumé, il est question d’un « lui » bad boy, sexy, provocateur… Juste ce qu’il me fallait ! Je l’attrape et je passe à la caisse. Soudainement, j’ai hâte d’être chez moi, vautrée dans mon fauteuil préféré avec un verre à portée de main….