L’amour dure trois ans. J’ai pendant longtemps cru dur comme fer à cette petite phrase que j’ai dû lire quelque part sur internet au cours d’une de mes innombrables nuits d’insomnie. D’un coup, tous les calculs, toutes les réflexions que j’ai faits par la suite m’ont conduite à cette exacte conclusion. Je repensais même à mes relations passées et je me disais : « oh mais, c’est évident ! Comment avais-je pu manquer ça?! »
Puis, je t’ai rencontré. Dès les premiers jours, j’ai senti mes convictions s’ébranler. Bien que fortuite, notre rencontre semblait avoir été savamment arrangée. Ces paroles d’Émeline que j’aimais tant prenaient tout leur sens : « Nou kwaze nou pa kontre. Men lavi rebann randevou… » Tout concordait. Même le timing était parfait. J’avais eu plus d’un an pour me remettre de ma dernière relation – qui, soit dit en passant, n’avait même pas eu une fin si tragique que ça. J’étais plus que prête pour une nouvelle expérience.
J’étais prête pour toi. Toi si avenant, prévenant et aimant… Jamais je n’avais été autant choyée. J’ai même été un tantinet sceptique au début. La pessimiste en moi se disait que c’était bien trop beau pour être vrai. Mais, à coup d’attentions et de persévérance, tu as eu raison de mes réticences. Une à une, mes barrières sont tombées. Je suis devenue une femme savourant le sentiment d’être aimée. Je ne voulais pas que ça s’arrête. Surtout pas seulement au bout de trois ans !
Plus le temps passait, plus je n’avais de raisons de m’inquiéter. D’un revers de la main tu avais balayé tous les mauvais souvenirs que j’avais pu garder de mes relations précédentes. Bien sûr, tout n’a pas toujours été comme sur des roulettes. Nos tempéraments forts n’ont pas tardé à s’affronter. Mais, je le concède, pour toi j’étais prête à faire toutes les concessions et tu me le rendais si bien. Je n’ai d’ailleurs pas tardé à me rendre à l’évidence, tu étais la meilleure chose qui puisse m’arriver.
Puis, un beau jour, avant même que je ne comprenne ce qui m’arrivait, tu t’es volatilisé. Nous laissant en plan, moi, mes rêves, mes projets, mes espoirs… Parfois je me demande même si je n’ai pas rêvé de tout ça. As-tu vraiment existé ? Mais je suppose que c’est aussi ça la vraie vie. Dans la vraie vie, les histoires de cœur ne vont pas toujours jusqu’à 3 ans. Certaines, comme la nôtre, s’arrêtent au bout de 3 mois. Et elles n’en sont pas moins belles. Trop belles, même. Cela me fait d’ailleurs penser à cette phrase, elle aussi retrouvée sur Internet, qui me sert désormais de crédo : « If it seems to good to be true, it probably is. »